Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cependant par former un véritable code de lois pour l’année.

L’avancement à l’ancienneté est une règle utile dans une république où le pouvoir change souvent de main et où le personnel administratif se renouvelle chaque fois tout entier ; car, tout en laissant au Président dans la formation de corps nouveaux une entière liberté de choix, elle assure aux officiers une véritable indépendance jusqu’au grade de capitaine, cet avancement se fait dans le régiment, jusqu’à celui de colonel dans l’arme ; l’ancienneté n’a jamais eu aucune part à la nomination des généraux.

Le Président eut néanmoins de nombreuses occasions d’exercer son patronage en dehors de toute règle hiérarchique. En effet, le noyau permanent de l’armée était si faible, qu’à chaque apparence de guerre, il fallut l’accroître brusquement. On appréciait encore si peu la valeur des traditions dans les diverses armes, que plus d’une fois ; par exemple, l’économie fit supprimer d’un coup toute la cavalerie. Et trop souvent, lorsqu’on eut à refaire de nouveaux cadres, le Président, oubliant qu’à de jeunes soldats il fallait des chefs expérimentés, ne réserva qu’un petit nombre de places aux officiers tirés des autres corps de l’armée le reste fut partagé entre d’anciens