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puyait sur les plus nobles sentiments de l’honneur et du devoir militaire. Conservant de précieuses traditions, à côté d’une administration essentiellement changeante, elle se trouva, malgré bien des désertions, prête à organiser les forces éparses de la nation, le jour où les meneurs du Sud donnèrent le signal de la guerre civile.

Cette grande tâche accomplie, elle s’est évanouie au milieu même du triomphe auquel elle avait si puissamment contribué. Après une pareille lutte, on ne demandera pas au général qui a commandé dans vingt batailles s’il est ou non un West-Pointer. Le public, qui regardait l’officier régulier comme un être à part et presque dangereux, l’a vu à l’œuvre, connaît son patriotisme et lui a donné sa confiance. Et lui, oubliant le surnom dérisoire de mustang (nom indien du cheval sauvage), qu’il appliquait aux volontaires inexpérimentés avant l’épreuve commune, les estime et va chercher des collègues parmi eux. Le grand drame où ils ont figuré ensemble, brisant les liens anciens et effaçant les distinctions passées, a créé entre eux une confraternité nouvelle.

Depuis son origine, l’école de West-Point a toujours fourni à l’armée la plupart de ses officiers ; mais le Président n’a jamais été astreint à choisir