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de recrutement adopté pour l’école par ses fondateurs avait pour but de faire de celle-ci une image aussi exacte qu’il était possible de la fédération d’États dont elle était le lien commun. Dix élèves sont nommés tous les ans par le président. En outre, chacun des districts électoraux qui envoient un député à la chambre des représentants désigne tous les quatre ans, par l’organe de ce député, un élève, qui est reçu après des examens tout à fait illusoires. Les cours étant de quatre ans, chaque district se trouve ainsi représenté par un élève, à moins que celui-ci n’ait eu d’assez mauvaises notes pour se faire exclure. Ces choix furent faits souvent avec plus de bonheur que de jugement. On peut citer comme un exemple de ces hasards heureux le jeune général Kilpatrick, l’un des plus brillants officiers de cavalerie de la dernière guerre, qui dut son admission à West-Point à sa précoce éloquence. En 1856, il n’avait que dix-huit ans et désirait passionnément s’ouvrir la carrière des armes. Le droit de nommer un élève à West-Point allait échoir au représentant de son district, et, d’autre part, celui qui remplissait ces fonctions allait être obligé, par l’expiration de son mandat, de briguer de nouveau les suffrages de ses concitoyens. L’aspirant à l’école militaire imagina de prendre en