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premiers jours, l’opinion publique, ce juge tout-puissant chez les peuples libres, qui a peut-être les caprices, mais non les funestes entêtements des despotes, était revenue promptement de toutes ses préventions. C’est alors qu’on adopta le projet d’école militaire laissé par Washington. Le Président demandait dix mille hommes pour l’armée régulière : on l’autorisa à en lever vingt-cinq mille. Il est vrai qu’on ne réussit jamais à compléter ce chiffre d’effectif, et que les nouvelles levées, dépourvues de cadres anciens, se montrèrent aussi inexpérimentées que des volontaires ou des miliciens.

Mais, lorsque la paix se fit en 1815, au lieu de les licencier jusqu’au dernier homme, selon l’habitude, on en garda dix mille sous les drapeaux. Ils formèrent l’effectif sur le pied de paix des troupes fédérales, que l’on se décidait enfin à organiser d’une manière définitive. Aussi est-ce de cette année que date l’existence en Amérique de l’armée régulière, comprenant des corps de toutes armes, se recrutant d’une manière constante, ayant un avancement fixe, et ouvrant une véritable carrière aux officiers, assurés désormais de la conservation de leurs grades.