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employés, ne présentent aucun intérêt. L’armée régulière existait à peine. Les volontaires, peu nombreux, levés à la hâte et d’ordinaire pour la durée d’une seule expédition, faite sur les frontières de leur propre État, pouvaient à peine être comptés dans l’armée. Les milices, plus insubordonnées encore que sous Washington, trouvaient des motifs constitutionnels pour refuser, au milieu même d’une opération, d’aller au delà de la frontière soutenir leurs camarades engagés. L’affaire la plus sanglante peut-être, celle du Niagara, fut une lutte nocturne où chacun des deux partis, se croyant battu, abandonna avant le jour le champ de bataille, et la déroute de Bladensburg jeta un triste jour sur la démoralisation de ces troupes improvisées. Le nom du jeune général Scott, naguère encore l’illustre doyen de l’armée américaine, mérite seul d’être cité à côté de celui de Perry, ce marin qui sut, à force d’audace, conquérir la suprématie navale sur les lacs.

Cependant, ceux qui suivirent cette guerre dans toutes ses péripéties purent déjà faire une remarque qui a été bien des fois confirmée depuis, c’est que sur le sol de l’Amérique la défensive est aisée, l’offensive difficile à soutenir. Occupés par leur lutte avec la France, les Anglais, au lieu d’attaquer, furent