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énergie, entre les ressources organisées qu’elle possédait et les résultats qu’elle obtint. Ainsi le ministère de la guerre, qui, en 1865, dirigeait plus d’un million d’hommes, était, au commencement du siècle, confondu avec celui de la marine et ne se composait que du ministre et de huit commis.

Les six mille hommes dont la levée avait été votée en 1808, lorsque la guerre avec l’Angleterre semblait imminente, n’avaient jamais été rassemblés. Aussi, quand, en 1812, après vingt ans de paix, cette guerre finit par éclater, les traditions de la lutte de l’Indépendance étaient-elles à peu près perdues. L’enthousiasme ne vint pas y suppléer ; il ne s’échauffa pas pour une guerre où l’existence nationale n’était pas en jeu. Nous ne nous arrêterons pas sur cette guerre, car, à son tour, elle ne laissa pas de traditions sérieuses, et ne forma que bien peu d’hommes distingués. Elle offre peu d’exemples instructifs de la manière de combattre dans le nouveau monde ; et, sauf dans la brillante affaire de la Nouvelle-Orléans, elle ne fit guère ressortir que les défauts ordinaires des volontaires américains, sans mettre en relief leurs meilleures qualités.

Les campagnes faites au Canada, si l’on peut donner ce nom à une série d’opérations décousues, aussi insignifiantes par leurs résultats que par les moyens