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limitée à un petit nombre de cas spéciaux, et leur formation dépendait exclusivement de chaque État. Connaissant par expérience les inconvénients d’une armée improvisée de toutes pièces, il songea à doter son pays d’institutions militaires et à préparer des cadres qui lui auraient permis de transformer assez rapidement en combattants effectifs les citoyens appelés sous les drapeaux par un danger inattendu. Mais il ne put vaincre les préventions d’un peuple nouvellement affranchi contre toute armée permanente, préventions dont Jefferson était l’organe dans son propre cabinet. Aussi, depuis 1789 jusqu’en 1815, l’armée régulière, celle qui était levée et organisée directement par le pouvoir fédéral, sans l’intervention des États, demeura-t-elle à l’état provisoire. Une guerre était-elle imminente, on l’enflait subitement en y ajoutant, faute de cadres anciens, des régiments entièrement neufs où tous les grades étaient donnés d’emblée, et, lorsque les dispositions pacifiques reprenaient le dessus, on se hâtait de licencier également officiers et soldats.

En 1790, cette armée ne comprenait qu’un régiment d’infanterie et un bataillon d’artillerie ; en tout, mille deux cent seize hommes. Un second régiment, formé l’année suivante, porta son effectif à deux mille cent vingt-huit hommes. En 1792, on l’éleva subite-