Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour un terme aussi incertain et il fallut d’abord les réduire à un an. Aussi, la misère du pays aidant, les difficultés qu’on avait voulu éviter reparurent-elles bientôt. Pour stimuler les rengagements, on éleva la solde et on promit des primes en argent à l’entrée au service, en terres à la sortie. Washington signalait en vain, les inconvénients de ce système, qui mêlait la spéculation au noble et rude métier des armes. On avait besoin d’hommes et les États, craignant l’impopularité de la conscription, renchérissaient, au contraire, sur les offres du Congrès. Il en résulta que l’appât d’une nouvelle prime fit rechercher aux volontaires l’occasion de se rengager en abrégeant leur temps de service. On avait fini par obtenir d’eux un engagement « pour trois ans ou pour la durée de la guerre ». Les trois ans expirèrent le 1er janvier 1781 : la guerre semblait loin de sa fin. Les soldats pennsylvaniens soutinrent qu’ils n’étaient engagés que pour trois ans, les termes « ou la durée de la guerre », signifiant seulement, d’après eux, que, si la guerre avait été terminée auparavant, leur temps de service aurait été abrégé. Les officiers voyaient, au contraire, dans ces mots l’engagement de rester pendant trois ans au moins sous les drapeaux, et plus si la guerre durait davantage. Cette question