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elle l’étendard de la révolte sont ceux aussi qui avaient le moins de droits à s’en dire les fondateurs.

On ne peut donc s’étonner de trouver chez les premiers soldats qui portèrent au feu le drapeau étoilé les traits qui ont toujours caractérisé les volontaires fédéraux. Ces traits se révèlent dès le début de la lutte contre la métropole. À peine réunis, ils affrontèrent derrière le moindre obstacle le choc des vétérans anglais. Ils se défendirent avec une rare énergie à Bunkershill, comme plus tard en 1815 les soldats improvisés de Jackson à la Nouvelle-Orléans, et, sur un plus grand théâtre, l’armée du Potomac à Gettysburg. Ils furent des travailleurs infatigables, la pioche et la hache à la main, aux sièges de Boston et de Yorktown, comme ces volontaires qui en quatre ans ont couvert l’Amérique de fortifications et de tranchées ; mais aussi, faciles à ébranler lorsqu’ils se sentaient ou se croyaient pris de flanc, comme à Brandywine, comme à Germantown ; difficiles à conduire à l’assaut d’une forte position, et oublieux de ce principe qu’il y a moins de danger à courir sur l’ennemi qu’à recevoir son feu sans bouger. Ils perdaient alors rapidement leur organisation, et, chose plus rare, la retrouvaient non moins promptement. Depuis leurs premiers engagements avec les Anglais