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malgré leur courage personnel finirent cependant par venir à bout des légions anglaises. Il a d’ailleurs d’autres titres à se dire leur héritier ; car il peut rappeler que ce sont les États du Nord, alors simples colonies, qui supportèrent presque tout l’effort de la guerre de l’Indépendance, dont ils partagèrent le prix avec leurs associés du Sud. Sur les deux cent trente-deux mille hommes que cette guerre vit passer sous le drapeau fédéral, le Massachusetts, toujours le plus patriotique et le plus belliqueux, en fournit à lui seul soixante-huit mille ; le Connecticut, moins peuplé, trente-deux mille ; la Pennsylvanie vingt-six mille ; New-York, presque entièrement occupé par les Anglais, dix-huit mille ; et, en résumé, les États qui furent fidèles à l’union en 1861 avaient donné pour combattre l’Angleterre cent soixante-quinze mille hommes, c’est-à-dire plus des trois quarts du chiffre total. Parmi ceux qui s’attachèrent plus tard à la cause confédérée, la vaillante Virginie fut le seul qui offrit alors un contingent respectable, et la Caroline du Sud, si hautaine depuis, ne put mettre sur pied que six mille hommes durant toute la guerre contre l’Angleterre. On le voit, les États qui ont défendu l’union en 1861 sont ceux qui avaient fait le plus de sacrifices pour l’établir, et ceux qui ont levé contre