Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

versant une contrée relativement riche, de Philadelphie à New-York, fut contrainte d’emporter ses vivres avec elle, et Cornwallis perdit tous ses bagages dans la Caroline du Nord, qu’il parcourait en vainqueur. Mais ni les uns ni les autres n’étaient assujettis au vaste système d’approvisionnements qui suppose une base d’opérations fixe et assurée, et sans lequel on ne peut faire vivre en Amérique de nombreuses armées. Ils subsistaient, marchaient et séjournaient de longs mois à côté d’un ennemi maître du pays.

Si l’on voulait faire un rapprochement entre les deux guerres, ce sont les armées du Nord, et non celles du Sud, qu’il faudrait comparer aux volontaires qui affranchirent l’Amérique. Les conscrits confédérés, d’une bravoure impétueuse, rompus à l’obéissance et suivant aveuglément leurs chefs, mais dépourvus individuellement de persévérance et de ténacité, avaient un autre esprit, d’autres mœurs, un autre tempérament ; leur caractère avait été façonné par les institutions aristocratiques fondées sur l’esclavage. Le volontaire fédéral, au contraire, avec ses qualités et ses défauts, est l’héritier direct de ces Continentaux, comme on les appelait, qui, difficiles à discipliner, mal organisés, et presque toujours battus