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vinciales, comme on les appelait alors, surent-elles bientôt conquérir son estime, et imposer le respect à leurs ennemis. Dans cette guerre, si différente de celles qui se font en Europe, dans ces combats livrés au milieu d’un pays sauvage et boisé, elles révélèrent déjà toutes les qualités qui distinguèrent depuis l’américain l’adresse, la force, la bravoure et l’intelligence individuelle.

Elles les déployèrent encore lorsque, quinze ans après, elles reprirent les armes, sous le nom de volontaires ou de milices nationales, pour secouer le joug trop pesant de la métropole ; mais elles n’avaient plus les officiers instruits de l’armée anglaise pour les diriger, les vieilles bandes régulières pour les appuyer au moment critique. Leur rôle d’auxiliaires les avait mal préparées à soutenir seules la grande lutte que le patriotisme leur imposait. À côté de Washington aucun officier colonial n’avait brillé dans les grades supérieurs. Aussi les Français qui vinrent avec Lafayette mettre leur expérience au service de la jeune armée américaine apportèrent-ils à celle-ci un précieux secours. Mais son meilleur allié, sa plus grande force, fut cette persévérance qui lui permit de tirer parti de la défaite, au lieu d’en être accablée. On le vit bien lorsque l’arrivée de Rocham-