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bassin, et tous ses produits venaient converger dans l’artère principale du Mississipi dont les États méridionaux tenaient le cours inférieur. Absorbés par la culture du coton et de la canne à sucre, ils demandaient aux États de l’Ouest la viande et les farines, qu’ils ne pouvaient produire en quantités suffisantes pour leur consommation. Le Nord enfin leur fournissait les capitaux nécessaires à toutes leurs entreprises industrielles. Il est vrai que le Sud chercha dans ce concours même le prétexte d’un grief nouveau, en se prétendant exploité par ceux qui lui apportaient avec leurs richesses les moyens de féconder son sol ; et, au moment de la sécession, toutes les dettes contractées par les commerçants et les planteurs du Sud envers des créanciers du Nord, et s’élevant, dit-on, à un milliard, furent déclarées abolies, après que le gouvernement confédéré eut tenté en vain de les confisquer à son profit. Mais ce grief, qui est celui de tous les pays arriérés contre leurs voisins plus prospères, ne saurait toucher les esprits sérieux. Les reproches adressés par les cultivateurs du Sud aux États du Nord à propos des tarifs protecteurs qui favorisaient les manufactures de ces derniers, étaient plus spécieux ; mais en réalité ils n’étaient pas mieux fondés, car le tarif Morrill, le plus élevé qu’aient eu