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par tous les traits principaux du caractère et avaient les mêmes institutions politiques, les mêmes traditions militaires. Leurs chefs avaient servi sous le même drapeau et siégé dans les mêmes assemblées.

Il n’existait aucune différence réelle d’origine entre le Nord et le Sud. Toutes celles que le Sud allégua quand, désespérant d’obliger l’Europe à le secourir en la privant de coton, il voulut éveiller ses sympathies, étaient purement imaginaires. Il ne faisait que des généalogies d’expédient lorsque, montrant à la France son ancienne colonie de la Nouvelle-Orléans, il se disait à demi français, et que, se tournant ensuite du côté de l’aristocratie anglaise, il évoquait le souvenir des cavaliers chassés par Cromwell, pour l’opposer aux Yankees, qui n’étaient, selon lui, qu’un ramassis d’Allemands et d’Irlandais. En réalité, la race anglo-saxonne dominait également au Sud et au Nord. Elle absorbait rapidement celles qui l’avaient précédée, et celles qui lui fournissaient un contingent d’émigrants. En s’associant à son œuvre, ces races adoptaient aussi ses mœurs et son caractère.

Dans la première ville du Sud, à la Nouvelle-Orléans, subsistait, il est vrai, un noyau de population se rattachant par la langue et les souvenirs à la patrie