Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

décida de la possession du nouveau continent, ces miliciens reçurent d’utiles leçons en se mesurant avec la poignée d’hommes héroïques qui défendaient notre empire d’outre-mer en dépit d’une oublieuse patrie.

Les soldats de la guerre de l’indépendance se formèrent à cette école. Montcalm, plus encore que Wolfe, fut l’instructeur de ces adversaires qui prirent bientôt le soin de le venger. C’est en cherchant, dans de longues et souvent désastreuses expéditions, à devancer la puissance française sur les rives de l’Ohio, que le fondateur de la nation américaine fit l’apprentissage de cette infatigable énergie qui finit par triompher de tous les obstacles. C’est l’exemple des défenseurs du fort Carillon, arrêtant une armée anglaise derrière un misérable parapet, qui inspira plus tard les combattants de Bunkershill. C’est la reddition de Washington au fort Necessity, le désastre de Braddock au fort Duquesne, qui apprirent aux futurs vainqueurs de Saratoga comment, dans ces contrées incultes, on embarrasse la marche d’un ennemi, on lui coupe les vivres, on annule ses avantages et l’on arrive enfin à le prendre ou à l’anéantir.

Aussi, méprisées d’abord dans les rangs aristocratiques de l’armée régulière anglaise, les milices pro-