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croire fidèles à leur drapeau. Sous mille prétextes, les forts et les arsenaux fédéraux avaient été dégarnis par ceux-là mêmes dont le premier devoir était de veiller sur les intérêts généraux de la nation, et les garnisons qu’on en avait retirées pour les disperser dans le Texas avaient été placées sous les ordres d’un officier qui sembla n’avoir été choisi que pour les trahir.

Mais, éloignés ainsi de la civilisation, les officiers réguliers étaient demeurés étrangers aux querelles passionnées qu’elle engendre, et n’avaient guère suivi le mouvement qui divisa leur patrie en deux camps hostiles. Aussi aucune famille ne souffrit-elle de plus cruels déchirements, lorsque les citoyens s’armèrent les uns contre les autres, que cette famille militaire, dont les membres étaient unis par tant de liens. Tous ceux qui appartenaient au Nord se préparèrent, malgré des opinions très-diverses sur les questions du jour, à répondre à l’appel de leur gouvernement. Parmi ceux qui tenaient aux États du Sud par leur naissance ou leurs parentés, quelques-uns, comme le vénérable Scott, demeurèrent fidèles à leur serment, estimant que l’insurrection, loin de les en délier, les obligeait à défendre l’existence menacée de leur patrie. La plupart, dominés par des influences de