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vir, et, soit pour frapper l’ennemi fuyant trop rapidement, soit au contraire pour le tenir à distance, ils faisaient feu sans quitter la selle ; car, au milieu de l’immensité des prairies, l’homme n’aime pas à se séparer de son cheval. Si cependant il s’agissait d’attaquer un camp indien ou de défendre un corral, si l’ennemi était posté dans un terrain trop difficile ; les dragons, laissant leurs montures à un quart d’entre eux, se formaient et combattaient comme de l’infanterie.

Aussi, malgré leur tenue incorrecte et leurs grandes jambes pendant toutes droites sur les flancs de leurs petits chevaux, malgré les gros étriers de bois qu’ils avaient rapportés du Mexique, et les engins de toute sorte accrochés à leur selle, ces hommes bronzés avaient-ils, dans leur grand manteau bleu de ciel à collet de fourrure, l’allure résolue et dégagée qui révèle le soldat aguerri. À la manière dont ils menaient leurs chevaux, on voyait bien que plus d’une étape faite, à pied auprès d’une bête écloppée leur avait appris à les ménager. Il faut dire qu’ils auraient été bien ingrats s’ils n’avaient pas apprécié les qualités de ces fidèles compagnons de leurs travaux. Tous ceux qui ont fait campagne dans le nouveau monde ont eu bien des fois l’occasion d’admi-