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tant d’années, vivaient dispersés au milieu des Indiens ; et ils n’entendaient pas la guerre à la façon de nos soldats, qui, soit en ligne, soit en fourrageurs, ne comptent jamais que sur la pointe de leur sabre et l’élan de leur cheval. Mais les nécessités d’une guerre spéciale leur avaient appris à justifier leur nom en faisant le service complexe pour lequel on forma, au XVIIe siècle, les premiers régiments d’infanterie montée. Pour pouvoir atteindre les Indiens dans leurs dernières retraites et châtier rapidement des tribus peu importantes, ils entreprenaient souvent de courtes campagnes, sans emmener aucun convoi à leur suite. Portant alors sur leurs montures munitions, biscuits, café, etc., ils se faisaient suivre seulement de quelques chevaux de main, chargés d’une réserve de provisions. Les journées étaient longues et les rations petites. Quand enfin on atteignait l’ennemi, c’est presque toujours à coups de feu qu’on l’attaquait, car il ne se laissait pas plus joindre à l’arme blanche que l’oiseau sauvage ne permet au chasseur de le prendre avec la main. L’usage de la carabine donnait d’ailleurs aux Américains une grande supériorité sur leurs adversaires, qui ne possédaient pour la plupart que des arcs ou de mauvais fusils. Ils ne négligeaient aucune occasion de s’en ser-