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avec eux et réussissait parfois à son tour à enlever, par un heureux coup de main, les troupeaux de chevaux à demi sauvages que les chefs indiens gardent toujours en réserve pour remonter leurs guerriers. Dans l’une des dernières expéditions faites avant la guerre civile, en 1858, une colonne, partie du fort Vancouver sur le Pacifique, après avoir dispersé la tribu des Pelouses, lui enleva ainsi ses chevaux. Les Indiens, connaissant le naturel indomptable de ces animaux, et pleins de confiance dans leur propre adresse, comptaient les dérober par une stampede à leurs nouveaux maîtres, et s’en servir dans peu de jours pour recommencer la guerre. Aussi, lorsque le lendemain, observant de loin le camp américain avec une longue vue enlevée à un officier tué l’année précédente, ils virent le sol jonché des sept cent soixante-dix cadavres de leurs coursiers, ils furent saisis d’un tel découragement qu’ils s’avouèrent vaincus. Le commandant de l’expédition, devinant leur projet, avait réuni un conseil de guerre, et, non sans regrets, car des hommes qui ont longtemps vécu dans le désert ne savent pas être cruels pour les animaux, le conseil avait condamné les pauvres bêtes à être fusillées.

Malgré toutes ces surprises, l’Indien et le blanc