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se glissant inaperçus, ont adroitement coupé leurs entraves, et, profitant du trouble qu’ils ont fait naître, ils s’élancent eux-mêmes à cheval pour ébranler la troupe d’animaux épouvantés et guider sa course. Elle se précipite aussitôt comme un tourbillon, brisant tous les obstacles sur son passage et, toujours escortée. de ses sauvages conducteurs, elle disparaît bientôt, laissant les blancs stupéfaits et aussi impuissants que des bateliers sans rames sur une mer agitée. Le nom de stampede, donné à ces paniques de chevaux, fut pendant la guerre civile appliqué au trouble qui entraînait trop souvent dans une fuite désordonnée des troupes mal aguerries.

Mais ces surprises étaient rares avec des officiers habitués à la tactique du désert ; à la ruse ils opposaient la vigilance, à l’agilité la ténacité, enfin aux Indiens ennemis les Indiens amis. Ceux-ci accompagnaient la colonne comme guides et souvent comme éclaireurs, combattant d’une façon à demi civilisée, maniant habilement la carabine, mais enlevant furtivement le scalp des vaincus s’ils pouvaient échapper aux regards de leurs alliés. Enfin, tandis qu’ils découvraient, avec l’instinct du chien de chasse, la cache où la tribu ennemie avait déposé ses provisions d’hiver, la cavalerie américaine rivalisait d’adresse