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prise d’aller demander un renfort de vivres et de transports aux établissements du Missouri. Il perdit en route presque tous ses compagnons et ne put accomplir qu’au prix de souffrances inouïes la mission à laquelle était attaché le salut de l’armée. Grâce à lui, les ravitaillements arrivèrent à temps, et Johnston put gagner au printemps la Cité du Grand lac salé.

Lorsque la guerre éclatait avec quelque tribu indienne, il fallait, au milieu de ces difficultés, aller chercher un ennemi alerte, qui, né dans le désert, n’était embarrassé d’aucun convoi. Toujours à cheval, les Indiens durent à leurs montures cette rapidité de mouvements qui fit leur force dans l’attaque et leur sécurité dans la fuite, et qui, lorsqu’ils n’employaient pas encore la carabine, put même compenser plus d’une fois l’infériorité de leurs flèches devant les armes à feu des Américains. C’est au moment où la race blanche vint leur disputer le nouveau continent, qu’une juste providence mit entre leurs mains ce précieux et vaillant auxiliaire. Lorsque l’Européen débarqua au milieu d’eux, il leur apporta à la fois la guerre implacable et sans fin, et les moyens de la faire : il leur donna le cheval, sans lequel ils n’auraient pu vivre même pacifiquement dans les plaines où ils allaient être refoulés. Le cheval devint le