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massifs isolés des montagnes Rocheuses, la séparation des bassins des deux Océans, et ce n’est que sur certains points du versant du Pacifique que des montagnes escarpées et des forêts épaisses ont forcé les Américains à imiter les conduites de mulets qu’ils avaient vues au Mexique et à remplacer leurs chariots par des bêtes de somme.

Plus l’expédition devait être longue et pénible, plus il fallait augmenter le convoi, et sa grandeur même, en embarrassant la marche des soldats, multipliait encore pour eux les mauvaises chances de la campagne. Ces difficultés faillirent amener la perte de la colonne de troupes la plus considérable qui se soit jamais aventurée dans les déserts des montagnes Rocheuses, quoiqu’elle fut commandée par un officier expérimenté, Sidney-Johnston, qui aurait sans doute joué un grand rôle dans les armées confédérées s’il n’avait trouvé au début de la guerre une mort prématurée sur le champ de bataille de Shiloh. Cette petite armée, envoyée en 1857 par le président Buchanan pour rétablir chez les Mormons les autorités fédérales qu’ils avaient expulsées, comptait deux mille cinq cents combattants ; mais, obligée d’emporter dix-huit mois de vivres, elle traînait à sa suite plus de quatre mille voitures. Avec un pareil convoi,