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dans une nouvelle société où fermentaient les éléments les plus opposés, soit enfin pour faire respecter l’autorité supérieure du gouvernement fédéral, facilement méconnue au milieu des querelles ardentes de ces contrées lointaines.

Aussi était-elle toujours, sinon en guerre, du moins en expédition. Ayant à surveiller à la fois les Apaches et les Comanches, qui gardent du côté du Nouveau-Mexique les passes des montagnes Rocheuses, les Sioux sur le haut Missouri, les Nez-Percés et les Coeurs-d’alène, belliqueuses tribus des bords de l’Orégon, dispersée par conséquent sur une ligne immense, il fallait cependant qu’elle fût toujours prête à repousser une attaque imprévue ou à châtier le premier-acte d’hostilité commis contre quelque nouveau settlement. Cette existence rude et aventureuse donnait aux officiers américains l’habitude du commandement, de la responsabilité et de l’initiative individuelle, ces qualités qui font les hommes de guerre. La plupart d’entre eux s’y attachaient passionnément, car la vie du désert a pour le soldat, comme pour le voyageur, un attrait qui la fait regretter toujours à ceux qui en ont une fois goûté.

L’histoire de Kearney et de Doniphan nous a montré déjà quelques-unes des difficultés qui entourent