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et sur un système territorial qui admet la propriété collective. La religion de l’Indien, ainsi que celle du Bédouin, est, au contraire, tellement simple et vague, qu’elle ne repousse pas comme une ennemie celle que nous lui apportons, et la propriété de l’un comme de l’autre ne se composant que de tentes, d’armes et de chevaux dans le nouveau monde, de troupeaux dans l’ancien, est essentiellement individuelle. La tribu n’est donc pour eux qu’un faible lien politique, une simple extension de la famille. Les Américains, dans leurs rapports avec cette société primitive, se sont toujours opposés à ce que ses progrès eussent pour résultat de consolider l’organisation de la tribu, et se sont plutôt efforcés d’en fondre les éléments dans la grande société moderne qui s’étend rapidement sur tout le continent. Aussi, sous l’influence des exemples de la vie civilisée, un grand nombre d’Indiens ont-ils quitté la vie nomade, et, rompant avec les traditions du passé, ont-ils cessé d’être hostiles aux blancs le jour où ils sont devenus cultivateurs. La politique américaine à imaginé bien des moyens de se les attacher, tant par l’intérêt que par la crainte. Après leur avoir d’abord imposé un tribut, le gouvernement fédéral, a changé de méthode, et leur a acheté leurs terres, leur donnant en échange