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quoique l’armée américaine se fût presque toujours efforcée d’adoucir dans l’exécution la cruelle politique dont elle était l’instrument, la mémoire de la vaillante résistance de ces pauvres sauvages, des pertes qu’ils lui infligèrent et surtout de leur fin misérable, resta comme un sombre souvenir parmi les traditions militaires.

Trois ans après, lorsque la fumée du log-hut, cette rustique citadelle du colon, s’élevant, à la place des feux de bivac, au-dessus des forêts de la Floride, annonçait à peine le retour de la paix, une nouvelle carrière vint s’ouvrir pour l’armée fédérale sur les rives lointaines du Pacifique.

L’annexion du Texas, après une indépendance éphémère, celle du Nouveau-Mexique et de la haute Californie, hâtée par la campagne de Scott, qui rendit inutile cette ingénieuse transition, étaient sanctionnées par la paix soignée à Mexico. La moitié du continent se trouvait enveloppée par les nouvelles frontières de l’Union. Montagnes et déserts, forêts, rivières et prairies, tout l’espace compris entre les derniers settlements du bassin du Mississipi et les côtes presque inhabitées de la Californie, où la fièvre de l’or ne régnait pas encore, entra dans le domaine du peuple américain. En reculant ainsi les limites du