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de pareilles propositions, au titre de citoyen d’un pays libre ; car il savait que les satisfactions qu’un homme de bien peut trouver dans la vie publique dépendent, non de la grandeur de sa situation personnelle, mais du caractère et de la maturité politique du peuple dont il partage les destinées.

Respecté par les vaincus, adoré de ses soldats et de ses officiers, il vit la jalousie envenimer bientôt ses rapports avec ses généraux de division. La politique s’en mêla, il fut rappelé et revint seul aux États-Unis, avant les troupes qu’il avait si bien commandées. Mais chez un peuple vraiment libre, l’injustice n’est pas souvent de longue durée. Les Américains, loin d’épouser les passions mesquines de ceux qui les gouvernaient alors, sentirent qu’ils devaient être fiers de leur général. Il avait retrempé l’armée régulière, lui avait donné des traditions et lui avait surtout inspiré confiance en elle-même. Aussi, sachant se faire aimer autant qu’obéir, il fut depuis lors regardé comme le père de la famille d’officiers formée à son école.