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tilement réparer les fautes de son général, tandis que le second, toujours plus heureux, ne perdait que la jambe dans ce sanglant combat. Pour montrer combien la campagne de Mexico fut utile à la pépinière où se préparaient les généraux de la guerre civile, il nous suffira de dire que, parmi les officiers qui eurent l’honneur d’une mention spéciale dans les rapports de Scott, seize sont devenus généraux dans l’armée fédérale et quatorze dans celle des confédérés.

L’armée américaine resta encore quelque temps au Mexique ; elle y reçut même douze ou quinze mille hommes de renfort, et ces réserves, instruites et exercées grâce aux soins assidus de Scott, rivalisèrent bientôt d’ardeur et de bonne tenue avec les troupes qui avaient passé par toutes les épreuves de la campagne.

Le vainqueur de Mexico devait avoir beaucoup d’admirateurs et autant d’envieux. Quelques personnages considérables du pays, déjà en quête d’un souverain étranger, lui offrirent la couronne impériale des Aztèques, et l’on assure même que cette idée fut un moment populaire au Mexique, où le nom de Scott représentait à la fois la force et la modération. Mais il n’était pas homme à renoncer, pour le faux éclat