Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grande conversion à l’ouest, permit à celle-ci de s’emparer d’une autre entrée de la ville et épargna ainsi à leurs adversaires une effusion de sang désormais inutile. Il n’y avait de ce côté que très-peu d’hommes et pas un seul canon pour tirer parti des obstacles que la nature y a placés. Quelques coups de fusil seulement furent tirés pour couvrir la retraite de Santa-Anna. Malgré ses défaites, il pouvait sortir la tête haute de la capitale, qu’il avait habilement défendue, et il n’avait pas encore abandonné la partie : sa brusque attaque sur Puebla prouva son audace et les ressources de son esprit ; et c’est seulement après le combat de Huamantla que, délaissé par ses plus fidèles compagnons, il fut contraint de se soumettre aux arrêts de la fortune.

Dans les combats livrés autour de la capitale, l’armée américaine avait fait trois mille sept cents prisonniers, dont treize généraux et trois ex-présidents et parmi ses trophées se trouvaient soixante-quinze canons. Elle avait perdu elle-même, dans ces combats, deux mille sept cent trois hommes, ou le quart de tout son effectif : aussi, malgré l’heureux climat de ces hauts plateaux, la bonne constitution des soldats rompus à la vie militaire et les précautions qui les préservèrent de bien des maladies, leur