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« Allons plus loin : lorsque nous cherchons à nous endormir, ce qui nous arrive souvent, notre esprit revêt naturellement un état voisin de celui dans lequel il se trouvera lorsque le sommeil sera pleinement établi. Or il est manifeste que les moyens dictés par la nature pour amener le sommeil ne consistent pas à suspendre la faculté de vouloir, mais bien l’exercice des facultés qui dépendent de la volonté. S’il fallait qu’avant de nous endormir, la faculté de vouloir fat suspendue, il nous serait impossible par aucune espèce d’effort de hâter le moment du sommeil. La supposition même d’un tel effort est absurde ; car c’est dire que la volonté serait dans une activité soutenue pour suspendre les actes mêmes de la volonté.

« D’où l’on est porté à conclure :

« Que l’effet du sommeil sur les opérations mentales a la plus parfaite ressemblance avec celui qu’il a sur le corps. La faculté de vouloir subsiste, mais elle n’a aucun empire sur les facultés de l’esprit. Voilà pourquoi, bien que cette faculté subsiste, il lui est cependant impossible de régler, de diriger l’association des idées qui, abandonnée à elle-même, arrive souvent aux résultats les plus étranges.

« Ceci posé nous établissons les deux points suivants :

« 1° Lorsque nous sommes livrés au sommeil, la