de la même manière. J’ai certainement vu en réalité des flammèches, des étincelles, etc. Ce rêve composé ne présente donc rien de concluant quant à la puissance créatrice de l’imagination ; mais étudions cet autre : peu importe qu’il soit absurde et puéril dans la forme s’il est probant quant au fond.
« Un appareil en verre d’une forme bizarre est posé devant moi, sur une table très basse. Il paraît rempli d’eau, et je ne sais quel personnage m’apprend que ce liquide a le pouvoir de rendre transparents, sans pour cela leur ôter la vie, tous les animaux qu’on y plonge durant quelques instants. Je m’étonne et j’émets des doutes ; chose assez naturelle. Un chat miaulait, en ce moment, dans un coin de la chambre ; je le prends, je le jette dans l’appareil et j’examine le résultat. Or je vois l’animal perdre peu à peu son premier aspect pour devenir lumineux, translucide, diaphane, enfin, comme le cristal même. Il semble tout à fait à son aise au milieu du récipient ; il nage, il s’allonge, il attrape bientôt une souris transparente comme lui, que je n’avais point encore aperçue ; et, grâce à la transmutation singulière opérée chez ces deux êtres, je distingue les débris du malheureux rongeur qui descendent dans l’estomac de son féroce ennemi. »
Ai-je jamais pu voir en réalité rien de semblable ? À supposer même que l’idée de cette digestion