Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/273

Cette page n’a pas encore été corrigée

alors votre pensée ; comparez-les à ceux dont vous conservez le souvenir le matin en vous éveillant, et vous serez frappé de la vérité de ces observations pratiques.

« Les physiologistes, dit M. Lemoine à propos du somnambulisme, ont remarqué que tandis que les rêves ordinaires naissent plus particulièrement dans le dernier sommeil, les accès somnambuliques, au contraire, se présentent presque aussitôt après l’assoupissement. » (Page 280).

Cette remarque des physiologistes me paraît d’une naïveté tout à fait charmante. Ils oublient seulement de nous dire pourquoi nous aurions plus de confiance dans leurs remarques qu’ils n’en ont eux-mêmes dans la déclaration de ce somnambule, qui, lui aussi, ne se souvient que de ses rêves du matin. N’est-il pas bien plus présumable que l’accès du somnambulisme a lieu précisément dans le temps où les rêves se produisent avec le plus d’énergie ? D’où cette double conséquence que les rêves les plus vifs auraient lieu dans le premier sommeil qui est le plus profond, et que plus le sommeil serait profond, plus il serait difficile d’en garder le souvenir.

En résumé :

A quelque moment de mon sommeil que je me sois éveillé ou fait réveiller, j’ai toujours eu le sentiment d’un rêve interrompu.