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dessin. Peu de temps après j’en eus la preuve positive, en tombant par hasard sur la planche d’un ouvrage où elle était représentée. »

Plus loin, M. Maury rapporte, d’une façon non moins précise, des rêves où il eut l’occasion d’observer et de suivre ce travail fantastique de sa propre imagination.

« Au moment de m’endormir, écrit-il, j’apercevais, suivant mon habitude, les yeux fermés, une foule de têtes et de figures grimaçantes, dont quelques-unes ont produit assez d’impression sur moi pour que je me les représente encore fidèlement. Or je vis d’abord les traits d’une personne qui m’avait rendu visite deux jours auparavant, et dont la physionomie originale et quelque peu ridicule m’avait frappé. Puis, je vis, et c’est ici qu’est le fait curieux, ma propre figure très distincte qui disparut pour faire place à une nouvelle, à la manière de ce que l’on nomme fantascope, ou en anglais dissolving views. »

Des documents de ce genre sont extrêmement précieux. Le jour où l’on en posséderait un grand nombre, on serait bien près de trouver dans leur étude comparative la clef de presque tous les mystères psychologiques du sommeil. Le livre de M. Maury, qui en contient beaucoup, est donc à mes yeux d’une grande valeur à ce titre, et si les explications matérialistes qu’il donne le plus souvent