Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/229

Cette page n’a pas encore été corrigée

sommeil est proche ; M. Maury ne convient-il pas lui-même implicitement qu’ils ne sont que les avant-coureurs du sommeil quand il écrit : « Le café noir, le vin de Champagne, qui même pris en petite quantité, provoquent chez moi des insomnies, me disposent fortement aux visions hypnagogiques. Mais dans ce cas elles n’apparaissent qu’après un temps fort long, quand le sommeil, appelé vainement durant plusieurs heures, va finir par me gagner. »

Ce qui équivaut à dire qu’en retardant l’invasion du sommeil, ces boissons excitantes en retardent naturellement les premiers symptômes ; et qu’en surexcitant d’ailleurs le système nerveux, elles nous prédisposent à percevoir avec plus de force les idées-images, ou les sensations diverses dont nos songes seront formés.

Qu’il y ait des personnes particulièrement impressionnables, chez lesquelles les idées-images se produisent, dès la première invasion du sommeil, avec plus de vivacité que chez d’autres, cela se comprend à merveille ; M. Maury est de ce nombre et moi de même ; mais nous n’en devons nullement conclure que, sous le nom d’hypnagogiques, ces premières manifestations du premier sommeil constituent chez nous un phénomène particulier.

Je ne puis admettre davantage que ces images soient « des répercussions de pensées, indépendantes