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c’est ainsi que nous percevons l’idée des objets visibles qui sont devant nos yeux, des corps sonores qui frappent nos oreilles, en excitant l’extrémité des nerfs optiques et acoustiques, en faisant naître dans notre âme une sensation qui n’abuse pas notre jugement, et dont l’esprit place l’objet au dehors dans le monde qui nous entoure.

« Mais, lorsque les organes des sens, engourdis ou relâchés à leur extrémité périphérique, demeurent impassibles au contact des objets du dehors et ne font plus vibrer à l’unisson de leurs moindres mouvements les racines intérieures du cerveau, alors une cause organique intime et cachée peut seule, en un point quelconque de leur trajet que n’a pas envahi le sommeil, imprimer aux nerfs un ébranlement qui, lui aussi, pour être parti de plus près, n’en éveille pas moins un écho dans l’âme. Une sensation, une idée, un jugement se produisent ; mais la plupart du temps, cette sensation nous abuse, cette idée est mensongère, ce jugement est faux. En vertu des lois qui associent dans l’esprit les idées aux idées, dans les organes les mouvements aux mouvements, dans l’homme les mouvements organiques aux pensées et les pensées aux modifications des organes, l’ébranlement nerveux, né seulement à l’intérieur, est suivi en notre esprit de la même sensation et de la