Je poursuis donc mon analyse, en conservant les divisions adoptées par l’auteur.
ART. 2. DISPOSITIONS DES FACULTÉS INTELLECTUELLES PENDANT LE SOMMEIL OU PENDANT LES RÊVES, ET PARALLÈLE, RELATIVEMENT À CETTE DISPOSITION, DU SOMMEIL ET DES SONGES. — L’auteur admet d’abord (contre mon sentiment) que l’on peut dormir sans rêver. Suivant lui, lorsque le sommeil est profond, complet, naturel, surtout chez les hommes accoutumés à de rudes travaux, il n’y a point de rêves, surtout dans le premier somme. — Il regarde donc les rêves « comme des altérations, comme des accidents de sommeil ».
Je me suis expliqué déjà trop nettement sur cette opinion pour avoir besoin de répéter ici combien je la repousse ; mais je dois faire ressortir la singulière façon dont Moreau (de la Sarthe) prend soin de se contredire lui-même quand il écrit un peu plus loin (page 252), que « si le sommeil demeure trop profond, il est possible, dans certains cas, de rêver sans le savoir ; qu’ainsi les somnambules ne conservent, à leur réveil, aucun souvenir de ce qu’ils ont fait ou pensé en dormant ».
Jouffroy s’est chargé de répondre à cette théorie du sommeil sans rêve, si souvent reproduite sans être jamais appuyée sur des arguments sérieux : « dormir, pour l’esprit, ce serait ne pas rêver, et il est impossible d’établir qu’il y ait dans le sommeil