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Du reste, dans cet ordre on ne sent ni l’énergie ni la volonté que doit avoir tout commandant en chef, ni la confiance en lui-même qui impose la confiance aux autres.

L’Empereur désire que les troupes prennent telle position ; il amoindrit son commandement jusque dans la forme.

Dans tout ce désordre, la division du général Decaen avait marché trois jours sans pouvoir faire la soupe. Cette division était épuisée de fatigue et complètement démoralisée avant d’avoir tiré un coup de fusil.

Tout à coup apparaît une tête de colonne prussienne. Le général Frossard en est prévenu le premier. Non seulement il ne tient pas compte de l’avis qu’on lui donne, mais, chose inouïe, incroyable, il est surpris par l’attaque de l’ennemi pendant son déjeuner.

Si nos ennemis avaient eu le talent qu’ils s’attribuent, et qu’on leur a laissé si largement s’attribuer, en France pour justifier nos désastres, le 2e corps était perdu. Il pouvait, il devait être isolé et avoir là son Sedan.

Le 7 commençait la retraite sur Metz ; ce même jour l’armée apprenait le désastre de Reichshoffen ! Les maréchaux donnaient des ordres. L’Empereur en donnait également sans les prévenir ; le ministre de la Guerre, l’Impératrice envoyaient des instructions de Paris.