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années auparavant, avaient joué un rôle dans la guerre d’Italie, avaient dans les talents militaires du chef suprême, l’Empereur, une confiance moins aveugle. Le succès de la guerre d’Italie n’a été dû qu’à des circonstances toutes fortuites, qu’à de heureux hasards, où le talent militaire des chefs n’était pour rien.

Par exemple : la veille au soir de Magenta, on ne savait pas si Giulay s’était retiré et l’Empereur à passé la nuit à Novarre, occupé à préparer un plan de bataille pour Novarre même. La veille au soir de Solférino, les divisionnaires furent prévenus que l’ennemi était entre l’Adige et le Mincio. On était donc en pleine sécurité, et la bataille du lendemain fut encore une surprise.

Dans les deux cas on combattit au hasard, chacun faisant pour le mieux ; Canrobert à l’aile droite immobilisé, ne sachant pas si l’ennemi est devant lui.

Dans les deux cas, la nuit venue, était-on battant ou battu ? On était incertain. On croyait à un grand combat pour le lendemain ; mais quand le jour parut et qu’on ne vit plus d’armée autrichienne, toutes les trompettes de la Victoire et de la Renommée se mirent à sonner : les victoires étaient éclatantes, et les chefs des héros !

La nuit venue, on couchait sur le champ de bataille autrichien, et cependant l’ordre ne vint pas de l’Empereur de lancer toute la cavalerie à la poursuite de l’ennemi dégringolant par les pentes du Mincio.