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exigé que l’Empereur prît le commandement en chef de l’armée. Son projet, qu’il n’avait pas tardé à dévoiler, était, après avoir éloigné l’Empereur, de s’emparer de la régence et de profiter de la première victoire pour en finir avec la politique du 2 janvier. »


En effet, lorsque les ministres se réunirent en conseil pour voter sur la question de la guerre avec la Prusse, ils se prononcèrent à tour de rôle, et la majorité n’était pas établie quand on consulta le maréchal Le Bœuf.

Celui-ci fit une sortie des plus violentes, comme si la leçon lui eût été faite d’avance, comme si on lui eût indiqué le côté vulnérable de l’Empereur, — l’horreur des discussions.

Le maréchal s’emporta, et déclara qu’il ne comprenait pas qu’un Conseil composé de ministres français pût hésiter un instant.

L’Empereur, qui n’avait pas encore parlé, se leva avec lenteur et dit simplement :

« C’est bien, la cause est entendue. »

La Guerre était décidée.

La guerre de 1870-71 fut entreprise sous les plus funestes auspices.

L’esprit révolutionnaire était très généralement répandu dans l’infanterie. Cet esprit d’égalité et de révolte avait fait dans cette arme ses principaux ravages.