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SON Bazaine vaincu et prisonnier, se hâta de le rendre à l’Empire et ne fut point fâché d’avoir ce bouc émissaire, pour lui attribuer les échecs de la stratégie grotesque et insensée à l’abri de laquelle il s’enrichissait à coups de fournitures et d’emprunts Morgan 1.

Qui encore ?

Le colonel d’Andlau, un orléaniste déguisé en républicain, qui n’avait pas osé signer sa dénonciation et qui fui flétri dans la presse, comme on flétrit un lâche, par une lettre du général de Cissey, et, à la tribune, par le général Changarnier, qui l’appela « un subalterne croyant se grandir en insultant un chef tombé de haut ».

Puis M. de Villenoisy, un professeur à l’École d’application, un officier français qui avait suivi la guerre en amateur et qui n’avait pris aucune part à la lutte, quand il y avait à Metz les tristesses et les douleurs que l’on sait… M. de Villenoisy, que le général Le Flô, ministre de la guerre, flétrit aussi à la tribune, après lui avoir infligé quinze jours de prison.

Qui enfin ?

Rossel, le Rossel que l’on sait, Rossel plus tard fusillé à Satory, comme ayant pris part aux assassinats de la Commune.

Puis Boyenval, le même Boyenval qui, sous-préfet dans le Nord, s’est suicidé l’autre jour… de remords peut-être.

Tels furent les premiers accusateurs du maréchal Bazaine, ceux qui ébauchèrent la légende de trahison qu’on a si bien étayée, qu’elle a cours encore aujourd’hui.