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mis d’accord que la peine véritable était d’être renfermé dans une forteresse, mais on a fort vivement débattu la rédaction. — Molé et Barthe ont dit qu’il fallait une peine spéciale qui évidemment ne fût point infamante, et ont indiqué l’emprisonnement à perpétuité. Portalis et moi, ainsi que Persil, nous avons combattu, en nous fondant sur ce que nous pouvions bien ordonner les peines du Code et non pas en inventer de nouvelles ; qu’aujourd’hui ce serait en atténuation, qu’une autre fois ce serait en rigueur, etc., arbitraire, etc. Nous avions d’ailleurs pour nous les précédents, l’exemple des ministres n’était pas difficile à repousser. Cependant, comme l’on ne voulait pas de la détention, j’ai proposé de concilier les deux opinions en prononçant ainsi : « condamner à être renfermé pendant vingt ans dans l’une des forteresses du territoire continental du royaume. »

« Cette rédaction, qui donnait à la condamnation tout son caractère de peine politique et ôtait tout rapport avec l’emprisonnement des voleurs, escrocs, etc., avait l’avantage de prendre la peine définie par le Code, sauf le nom qu’on rejetait à cause de la qualification technique d’infamante.— Mais ç’a été le moyen pris pour la combattre, et on a prétendu qu’il n’y aurait pas de franchise.

« La lutte a été soutenue dans plusieurs réunions, et d’abord avec apparence de succès, mais enfin M. Pasquier et M. Molé l’ont emporté.

« Aux appels nominaux nous avons persisté, Portalis