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ne demandaient que d’y rentrer pour la servir. Ce vœu était légitime.

« A l’époque mémorable mentionnée ci-dessus, Louis-Napoléon n’était pas auprès de sa mère. II était à l’école de Thun, canton de Berne, comme aspirant, c’est-à-dire futur officier d’artillerie. Je l’y vis à mon retour, le 11 août, et je le trouvai à cette époque encore complètement écolier et simple aspirant. Il continuait à donner des coups de pioche le matin et des coups de crayon le soir, comme s’il ne se fût rien passé dans le monde qui pût influer sur sa destinée future. « L’hiver suivant l’ayant conduit en Italie, là survinrent les événements graves que l’histoire a enregistrés et dont je n’ai rien autre à dire ici, si ce n’est que probablement la fermentation italienne, dont Louis-Napoléon fut entouré, lui a donné à cette époque sa première prétention à l’Empire français.

« Je le revis à Zurich, en 1834, pendant la diète fédérale et pendant un grand tir populaire, prétexte et même cause réelle d’agitation. Il se tint en arrière avec assez de tact. Il est vrai qu’alors l’idée, qu’il eût la prétention de jouer par lui-même un rôle Important, nous aurait paru la plus imprévue folie.

« En 1835, la duchesse de Saint-Leu et son fils vinrent passer l’hiver entier à Genève. Louis-Napoléon y fut parfaitement inoffensif, chercha, dans le commencement surtout, à voir les hommes éminents sans distinction de couleur quelconques (MM. de Candolle,