fut lu le 29, je crois, par M. Gambetta à ses collègues.
M. de Valcourt, avec beaucoup plus de vanité que de compétence, mais surtout avec la plus effrontée malveillance, venait de Metz en avant-coureur des récits et appréciations dont quelques mois plus tard M. d’Andlau devait faire un livre tristement célèbre. Je ne ferai que deux remarques à propos de ce rapport, parce qu’elles n’ont jamais été faites, et qu’elles mettent en évidence la collaboration de M. Gambetta.
Ce rapport, qui avait la prétention de tout savoir et de tout dire sur l’armée de Metz et son commandant en chef, depuis le 10 août jusqu’au 22 octobre, ne dit mot de l’incident Régnier et du départ du général Bourbaki.
Ce silence n’a pu être voulu que par M. Gambetta, qui avait accepté les services du général et l’avait envoyé commander à Lille.
Jugez du rapport tout entier par l’extrait qui suit :
Le 21, le maréchal Bazaine tentait, pour la première fois, de correspondre avec le gouvernement de la Défense Nationale dont il n’avait jusqu’alors jamais reconnu l’existence.
La dépêche chiffrée qui est parvenue au ministère de la Guerre par les mains de deux officiers de l’état-major général, était conçue dans un chiffre inconnu aux divers départements de l’administration publique.
Par un hasard étrange, sinon par une combinaison machiavélique du maréchal, le chiffre qui avait été employé fut reconnu pour être le chiffre dit impérial, dont la clef ne se trouve qu’entre les mains de l’Empereur ou celles de ses anciens ministres…