public, mais pour toute la partie de l’armée qui n’était pas à Metz, et pour la majorité de cette armée elle-même, une révélation positive, ne permettant pas l’ombre d’un doute et justifiant toutes les accusations lancées contre le commandant en chef de l’armée de Metz.
Muni de cet ouvrage, de cette preuve, aussi précieuse qu’irrécusable, qu’il allait frapper juste ; muni de ce moyen sûr de faire réussir sa tactique, si ancienne et toujours nouvelle, d’accuser un innocent de ses propres fautes, le gouvernement triompha. Aussitôt, par tous ses journaux, il donna au livre de M. d’Andlau une immense publicité, le fit citer comme exprimant des vérités que son génie, son patriotisme lui avaient fait découvrir. Il enracina le mensonge dans l’opinion publique, sachant comment il faut parler à ce dieu moderne, que la Révolution a créé, qu’elle sait faire agir selon ses intérêts. Tout aveugle, ignorant, sourd et stupide qu’il soit, ce dieu exerce sur les masses, composées d’esprits faibles, un pouvoir absolu.
Confirmer le public dans son erreur, c’était assurer les institutions révolutionnaires, qui avaient si horriblement complété l’écrasement de la France ; c’était la condamnation assurée du vaillant soldat qui avait glorieusement servi sa patrie près d’un demi-siècle, qui avait fait pour la défendre tout ce que les forces humaines permettent de faire.