d’une sortie, seulement cela devrait être deux heures du matin 4. A la nuit tombante, la tête de sa colonne d’attaque avait percé tout près de Sainte-Barbe, et alors, pour employer une phrase favorite de Bazaine, « la nuit suspendit le mouvement offensif ».
Mais pour les Allemands, la nuit ne suspendit rien, au contraire ; ils profitèrent de ce que l’obscurité est le signal du repos pour se lancer, au pas redoublé, sur la droite, sur la gauche et sur le front de l’armée de Bazaine ; et ils poussèrent l’insolence jusqu’à interrompre, avant l’aurore, le sommeil de Le Bœuf, — qui avait cédé aux suggestions de la nuit en allant coucher dans le village de Servigny — par la plus vigoureuse et décisive contre-offensive.
Une panique s’ensuivit. Tout ce qui advint le jour suivant fut honteux pour les officiers et soldats français. Il y eut des querelles — des retraites précipitées — et chaque corps d’armée, ne pensant qu’à lui, découvrait les flancs de ses voisins de la façon la plus coupable. Les Allemands poussèrent en avant, toujours fermes, suivant leur habitude ; et la tombée de la nuit du 1er septembre vit les troupes françaises se retirer dans leurs retranchements, avec une perte de 3 500 hommes.