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avant de réuflîr. Cette efpece de coquetterie eft du reflort des hommes comme de celui des femmes ; mais il faut convenir que ces dernieres y ont plus d’aptitude , parce que le defir de plaire eft inné en elles. Les jolies femmes veulent être cajolées ; les laides veulent être con* fiderées ; les vieilles veulent être confuftées & refpedées ; les femmes qui fe piquent de bel-efprit veulent être célébrées & admirées , toutes veulent être flattées. Les femmes fèrôient plus en état que les hommes de bien juger les femmes , parce qu’elles n’ont pas les mêmes raifons d’aveuglement ; mais la jaloulîe dont on les accufe avec raifon les unes contre les autres , rend leurs décidons prefque aufli incertaines que celles des hommes. MeJJaline croit fè venger du mépris quelle infpire , en jettant du ridicule fur les femmes qui ne lui refïèmblent pas ; mais loin de leur nuire , elle ne fait que ET RÉFI ETIONS. $7^ mettre leur réputation à l’abri de là cenfure. Elle déshonoreroit la vertu mé^ me , fi elle ofoit la louer. II efl : bon qu’une femme foit en familiarité avec quelques autres femmes ; mais il vaut mieux quelle n’ait de confiance pour aucune. "Les agaceries & même les careflès que quelques femmes font en public à leurs maris , ne prouvent point quelles les aiment : ce n’eft pour l’ordinaire qu’une coquetterie raffinée , qu’une maniéré adroite d’exciter des defirs dans lesfpectateurs. Le premier mérite des femmes vis-&» vis la plupart des hommes efl : d’être jolies , & le plus grand plaifir des femmes eft de fe L’entendre dire. L’ennui efl : peut-être encore plus difficile à furmonter que le goût. Lucindc s’ennuie , & comment ne s’ennuieroit-elle pas ? elle n’a rien à faire. Valcourt efl : aimable , cherche à lui plaire ; & lui plaît bientôt û Lucindt étoit occupée*