Page:D'Allainval-Fagan-Chefs-d'oeuvre dramatiques de D'Allainval et Fagan-1823.djvu/16

Cette page n’a pas encore été corrigée

ravie qu'à son retour il me trouve mariée, pour m'épargner ses reproches.

madame abraham

Est-ce que tu songes encore à DamiS ?

benjamine

Non, ma mère. Mais que voulez-vous ? Il est neveu de feu mon père ; nous avons été élevés ensemble : je ne connaissais personne plus aimable que lui ; j'ignorais même qu'il en fût. Je lui trouvais de l'esprit, du mérite ; il était amusant, tendre, complaisant. Il m'aima ; je l'aimai aussi.

madame abraham

Qu'il perd auprès de ce jeune seigneur ! Qu'il est défait ! Qu'il est petit ! Qu'il est mince ! Son mérite paraît ridicule, sa tendresse maussade. C'est un petit homme de palais, la tête pleine de livres, attaché à ses procès ; un bourgeois tout uni, sans manières, ennuyeux, doucereux, à donner des vapeurs !

benjamine

Vive le marquis de Moncade ! Le beau point de vue ! Quelle légèreté ! Quelle vivacité ! Quel enjouement ! Quelle noblesse ! Quelles grâces, surtout !

madame abraham

Les bourgeoises qui ne sont pas connaisseuses en bons airs, appellent cela étourderies, indiscrétions,