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le sang de l’Agneau sans tache, le sang du Christ ? (Héb. 9, 11-14.) Le même Apôtre continue et dit : Puisque par le sang de Jésus-Christ nous pouvons entrer avec confiance dans le sanctuaire, en suivant cette voie nouvelle qui nous mène à la vie sous le voile de sa chair. (Id. 10, 19-20.)
Parce que sa chair sacrée, son propre voile, avait été déchirée et souillée, le voile figuratif du temple fut déchiré, ainsi qu’il est écrit : Le voile du temple se déchira en deux du haut en bas. (Mt. 27, 51.) Il n’en resta même rien, parce que le Seigneur avait dit : Votre maison sera abandonnée, elle sera même renversée. (Mt. 22, 38.) Or, voyez si cet arrêt a reçu son exécution. Où trouverez-vous ce temple, jadis l’orgueil de Sion ?
XXXIII. Telles sont les douleurs et les ignominies que le Sauveur a endurées, pour pacifier par le sang de la croix tant ce qui est sur la terre, que ce qui est au ciel. (Col. 1, 20.) Le péché nous avait rendus ennemis de Dieu. Dieu avait condamné à la mort tout être né dans le péché. De deux choses l’une, il fallait, pour que Dieu fût fidèle à sa parole, ou qu’il détruisit toute la race humaine, ou que dans sa miséricorde il mit au néant son arrêt de mort. Mais remarquez ici la suprême sagesse de Dieu. Il maintint son décret dans son intégrité, sans porter atteinte à sa miséricorde. Jésus-Christ dans sa chair se chargea de nos péchés pour les porter sur la croix, afin que, mourant avec lui au péché, nous vécussions à la justice (1 Pi. 2, 24.)
La victime ne fut pas d’une minime valeur. Ce ne fut pas une brebis prise et choisie dans un troupeau