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Si la seconde pièce encomiastique des Œuvres poétiques du sieur de P. est de Rotrou on rencontre, mélangées aux poésies de Prade, un dixain de Ris-Mareuil, un quatrain d’Hector de Brissailles, l’ancien compagnon d’armes de Cyrano, un sixain d’Abel II de Cyrano qui signe de B. (Bergerac) Mauvières. Royer n’a pas oublié d’y recueillir son sonnet et son épigramme À l’Auteur des États et Empires de la Lune tout en changeant le titre de cette dernière et en la refaisant pour lui ôter le caractère d’un avis brutal :


À un pèlerin revenu de l’Autre Monde


J’eusse fait un plus long ouvrage
Sur ce grand et fameux voyage,
Dont ton livre nous fait rapport ;
Mais ma veine la plies féconde
Se glaceroit à ton abord,
Et déjà je me juge mort
À voir les gens de l’Autre monde.

Un peu plus loin se lit un sixain contre l’Ovide en belle humeur de Dassoucy :


À un mauvais poète burlesque


Tes amis et tes envieux,
Ouvrant ton livre glorieux
N’ouvrent la bouche que pour rire,
Et confessent également
Soucidas qu’on ne peut écrire
Des vers plus ridiculement.

Les amis de nos amis étant généralement nos amis, comment expliquer cette attaque de Royer, si ce n’est par l’hypothèse que Cyrano avait rompu avec l’Empereur du Burlesque au lendemain de la parution de l’Ovide en belle humeur.