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paraît manifestement tiré d’Agrippa, dont voici le texte, p. 556 du deuxième tome de la dernière édition :
  Hunc serpentem non allium arbitramur quam sensibilem, carnalenque affectum, uno quem recte discerimus ipsum carnalis concupiscentiœ genitale viri membrum, membrum reptile, membrum serpens, membrum lubricum variisque anfractibus tortuosum, quod Evam tentavit, et decepit, cui recte serpentis nomen similitudoque congenit.

46. Faire le Godenot : faire le bouffon, à qui l’on dit : Amuse-nous, gaude nabis (godento) ; car l’étymologie de ce mot semble analogue à celle de godemiché (gaude mihi}.

47. Allusion au fantôme qui apparut, dit-on, à Brutus, un peu avant la bataille de Philippes. Mais ici le Démon de Socrate est un personnage pris par Cyrano dans le Page disgracié de Tristan L’Hermite (Chap. xvii, xviii et xix). Le Bret, dans sa Préface à l’Histoire comique, justifie l’existence de ce Démon en citant Thales et Héraclite, etc.

48. Lamiers ou plutôt lamies, goules, vampires, du latin lamia.

49. Jérôme Cardan prétendait avoir écrit la plupart de ses livres sous la dictée d’un démon familier, qui lui venait de la planète Vénus.

50. Corneille Agrippa de Nettesheim, médecin, philosophe, que Gabriel Naudé a défendu dans son Apologie pour les grands hommes accusés de magie et que Cyrano a mis en scène comme magicien dans la XIIIe de ses Lettres diverses.

51. Jean Trithème ou Tritheim, né à Cologne en 1486, passa aussi pour sorcier, quoique abbé de Spanheim ; il mourut en 1535, à Grenoble.

52. Jean Faust, alchimiste, né en Souabe, à la fin du xvie siècle. Son Histoire prodigieuse et lamentable était un des livres populaires les plus répandus, à l’époque de Cyrano.

53. La Brosse figura dans un procès de sorcellerie et magie, sous le règne de Louis XIII, et fut condamné à être pendu.

54. César, aventurier, avait, disait-il, un esprit familier, du nom de Sophocle ; vers 1608, il avait été incarcéré sous l’inculpation d’avoir fait mourir un gentilhomme par l’envoûtement ; en 1615, emprisonné à nouveau, puis remis en liberté. En 1617, il est en Lorraine. On ignore la date de sa mort.

55. La secte des Rose-Croix, formée en Allemagne vers 1604, n’avait pas tardé à se répandre par affiliation dans toute l’Europe, sous les noms d’Illuminés, d’Invisibles. Le Parlement s’émut plus d’une fois de leurs assemblées à Paris : voir l’Instruction sur la vérité de l’histoire des Frères de la Rose-Croix, par Gabr. Naudé (Paris, 1623).

56. Thomas Campanella, né en Calabre en 1568 et mort à Paris en 1639, où il s’était réfugié après avoir passé vingt-sept ans dans les cachots de l’inquisition. Quoique moine dominicain, il avait émis dans ses ouvrages les opinions les plus hardies, sans trop se soucier d’être accusé d’athéisme, mais son plus grand crime, aux yeux de ses ennemis, fut d’avoir combattu les idées d’Aristote unanimement acceptées alors.

57. Le traité Sensu rerum de Campanella est un des plus hardis qu’il ait publiés. (Francforti, Emmetius, 1620, in-4.)

58. Le philosophe Pierre La Mothe Le Vayer, qui avait été précepteur de Gaston d’Orléans et du Dauphin, fils de Louis XIII, était disciple de Gassendi.