Page:Cyrano de Bergerac - L autre monde ou Les états et empires de la lune et du soleil, nouv éd, 1932.djvu/349

Cette page a été validée par deux contributeurs.

N’y causent plus d’inquiétude,
Et Priape y casse du grès (277)
Aux filles qu’il mit à l’étude.

La poule d’Inde et le cochon
Ne leur doivent plus rien de rente ;
Marotte, Cataut et Fanchon,
Qui vendent jusqu’à leur manchon,
Y sont vaines tables d’attente,
Et Babè, Margot et Nichon
N’y font’pas plus que la servante (278).

Le Brétilleux est sans chalands,
Morel n’enseigne plus à lire (279),
Boisseau n’étale plus d’écrans (280),
Martial ne vend plus de gants,
Rangouze ne sait plus qu’écrire (281),
Richard ne va plus chez les grands,
Et Vinot n’a plus de quoi frire (282).

Neuf-Germain ne dit pas un mot  (283) :
Les Muses ne l’ont plus pour môme :
Le Savoyard plaint chaque écot (284),
L’Orviétan est pris pour sot (285),
Il n’a ni théâtre ni baume ;
Et Cousin, Saumur et Sercot (286)
Ne gagnent plus rien à la paume.

Cardelin semble être perclus (287) :
Son corps n’opère plus merveille ;
Carmeline (288), en un coin reclus,
Voit ses policans (289) superflus ;
Le Coutelier même sommeille,
Et Champagne (290) ne coiffe plus
Que la poupée ou la bouteille.

Sur le Pont-Neuf, Cormier (291) en vain
Plaint sa gibecière engagée ;
La Roche (292) y prône pour du pain ;
La pauvre Foire Saint-Germain